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Les mères des Izards s’organisent contre la fatalité


Dans Croisons le Faire (Fondation Abbé Pierre)

Yamina Aïssa Abdi, présidente d'Izards Attitude, a bénéficié d'un micro-projet de la Fondation Abbé Pierre. 

Après nous avoir expliqué la genèse et les fondements de son association, elle revient sur les précieux bienfaits qu'a engendré le micro-projet.





« La rue est plus forte que nous ». Si elle dresse ce constat, Yamina Aïssa Abdi ne s’y résigne pas. C’est justement contre la fatalité, qu’elle crée Izards Attitude avec deux autres mamans des Izards, un quartier de Toulouse en 2013. 

Avec une priorité : sauver leurs enfants de la délinquance qui guette au pied des immeubles. « L’association est partie d’une révolte parce que nous avions besoin d’aide à une époque et nous n’avons pas été entendus par les institutions », explique-t-elle.

Parmi les déclics qui poussent les mamans à s’organiser pour lancer une dynamique : la mort par balles d’un jeune de 18 ans, victime d’un règlement de compte.

Une dynamique qui s’enclenche aussi grâce à des rencontres. « L’association Tactikollectif est venue sur le quartier et nous a présenté Zouina Meddour (grande militante associative du Blanc Mesnil en région parisienne) avec qui nous avons pu discuter (…) 

J’avais envie de montrer aux femmes qu’elles avaient le droit de prendre la parole, et d’oser la prendre, qu’elles pouvaient faire des choses. Se rebeller, que ça n’était pas que de notre faute si nos enfants tournaient mal. 

La rencontre avec Zouina nous a fait du bien. Après nous sommes parties rencontrer le collectif du Petit Bard à Montpellier. 

Elles, elles prennent le problème à la source parce que leurs enfants sont petits, elles travaillent à s’occuper de l’éducation de leurs enfants avec l’école et nous leur avons fait le constat des adolescents », décortique Yamina Aïssa Abdi.

« La Fondation nous a entendues et comprises »

« Nous sommes une trentaine de mamans de tous âges, avec ou sans enfant de tous âges. Il y a des mamans qui connaissent les mêmes problèmes et qui ne se connaissent pas forcément ». 

Des liens qui se sont renforcés grâce au micro projet financé par la Fondation Abbé Pierre. « J’avais envie de les regrouper pour venir sur Paris. Ça a fait du bien à tout le monde, les femmes ont créé des liens et ont pu se soutenir moralement (…) 

Elles ont un peu oublié leur rôle de mère pour retrouver celui de femme. Elles ont pu visiter des musées, certaines n’étaient jamais entrées dans un musée, elles ont rencontré du beau monde. 

Désormais elles ont d’autres perspectives, elles ont envie de faire plein de choses ».

L’occasion pour Yamina de découvrir un aspect de la Fondation Abbé Pierre qu’elle ne connaissait pas. 

« On ne savait pas que la fondation Abbé Pierre accompagnait les associations dans les quartiers. On savait qu’elle était là pour le logement. Ça fait du bien, parce qu’elle nous a entendues et comprises. 

Malika Chafi (responsable du Secteur Promotion des Habitants, ndlr) a compris notre démarche, ce que n’aurait pas compris quelqu’un d’autre. 

On a réussi à mettre un projet en place assez rapidement et ça a super bien fonctionné. Les femmes étaient très contentes ».

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